Aujourd’hui le jeu-vidéo tient une place centrale dans notre monde. Entre émissions spécialisées et concours internationaux, le gameur moderne a vraiment le choix de se laisser emporter par sa passion. Cependant, et on ne s’en souvient que très peu, mais le jeu-vidéo a bien failli disparaitre des ondes dans les années 1980. En effet, le secteur va très mal… au point même que plus personne ne veut entendre parler de consoles.
C’est une entreprise japonaise, alors inconnue du grand public, qui va décider à prendre les choses en mains, pour changer à tout jamais, l’histoire du jeu-vidéo !
Un secteur en déroute, mais…
Dans les années 1980, le jeu-vidéo fait face à la pire crise qu’il n’a jamais affronté. Tout porte à croire que ce secteur vit ses dernières heures. Certains diront même qu’on était simplement en présence d’une mode devenue éphémère. C’est ainsi que les employés sont licenciés à tour de bras. Mais pourquoi une telle décadence ? A cause de qui ?
Les maux sont en réalité le fruit d’une entreprise bien connue (elle), et ayant pour dénomination sociale « ATARI ». En effet la société américaine fondée en 1972 a réussi à lasser les joueurs, et la grande majorité des jeunes de l’époque ont décidé progressivement de se détourner du monde des jeux-vidéo.
La situation se révèle être tout à fait différente au Japon. Les développeurs talentueux sont mis sur le devant de la scène, et le marché de l’arcade ne s’est jamais aussi bien porté. La « Family Computeur » (FamiCom) de Nintendo règne en maître, ne laissant gère de place à la concurrence.
Une tentative infructueuse
Alors que le désespoir envahi le cœur des américains, et qu’au contraire, le soleil brille au Japon, Nintendo souhaite tenter ce pari à la fois audacieux et complètement fou : donner ce petit rayon de soleil aux joueurs américains en leur proposant cette console qui marche si bien chez eux.
Cependant la Famicom n’est pas esthétiquement en adéquation avec l’esprit US. En effet, la console 8 bits de Nintendo est assez petite, de couleur rouge et blanche lui donnant un style assez enfantin. Soit.
Nintendo va alors réfléchir à ce problème en décidant de redesigner sa console. La première tentative sera cependant un échec. A vouloir faire ressembler la console à un micro-ordinateur de l’époque doté d’un clavier, d’un joystick et même d’un synthétiseur, la firme japonaise – pourtant confiante – va s’exposer à un avis plus que négatif des distributeurs.
Le talent baptisé « Nintendo »
Bien qu’ayant essuyé un échec important hors de ses frontières, M. Minoru Akarawa, président de Nintendo, ne compte pas laisser tomber l’aventure. En collaboration avec un brillant ingénieur américain nommé Lance Barr, l’équipe nippone va travailler sur le sujet. A la trappe le clavier, le synthétiseur et le lecteur de disquette imaginés quelques semaines auparavant. Désormais c’est un style épuré qui sera de mise : le boitier (autrement dit la console) et les contrôleurs (manettes) eux, resteront.
L’idée qui prédomine est le fait de pouvoir insérer une cartouche sans recourir à la force. Nintendo va alors décider de ne plus insérer les jeux à la verticale, mais plutôt à l’horizontale. C’est pour cela que l’apparence de la console va quelque peu ressembler à un magnétoscope (pour les jeunots qui ne savent pas de quoi nous parlons : direction wikipedia).
Dans un premier temps, Nintendo va se rapproche d’Atari pour lui proposer de commercialiser sa console au style nouveau, en Amérique et en Europe. Cependant Atari refuse. Qu’il en soit ainsi. La firme nippone se lancera alors seule dans l’aventure.
Afin de tester l’engouement des joueurs américains, un premier test est lancé auprès des habitants de la ville de New York et de sa banlieue. La Famicom devenue la Nes, accompagnée de 17 jeux sont proposés à différents tarifs (selon le « pack » choisit) dans différents magasins. Le succès est immédiat ! Un peu moins de 50.000 pièces sont vendues.
Au début des années 1986, Nintendo lance sa console dans tout le pays américain, propulsé par des géants comme Toys’s R’Us ou bien Walmart. C’est en ces temps que la Nes va devenir la référence du jeu-vidéo, et redonner à ce secteur engouffré dans un maelstrom, la lumière tant attendue. Trois ans plus tard, un foyer américain sur quatre sera détenteur d’une Nes !
Un « happy end » ?
Vous l’aurez donc compris, ça ne sera qu’une question de temps avant que ce bijou japonais ne franchisse les frontières et arrive en Europe, et plus particulièrement en France. Ses formes précises, sa robe grise et ses lettres rouges ont donc conquis le monde, devenant un symbole incontestable du jeu-vidéo.