SEGA (Service Games) est entré dans le marché des consoles de salon en tant que constructeur en 1983. La « SG-1000 », troisième génération de consoles, sera commercialisée le 15 juillet de cette année, date qui devrait vous parler puisqu’il s’agit également de la sortie japonaise de la « Famicom » chez Nintendo !
La SG-1000 a été proposée à une époque où le marché des salles d’arcade ralentissait, mais n’a pas véritablement réussi à imposer SEGA comme incontournable dans ce secteur naissant.
Trois ans plus tard, la firme décide de s’attaquer au marché occidental et fonde donc SEGA of America qui proposera la toute première console à être commercialisée à l’échelle internationale le 20 octobre 1985 au japon sous le nom de code « Mark III », redessinée et rebaptisée « Master System » avant son lancement l’année suivante en Amérique.
Bien que le succès soit au rendez-vous pour cette nouvelle console made in SEGA, tant en Europe qu’en Amérique, la domination nippone reste à l’apanage de Nintendo. Le triomphe véritablement international n’interviendra qu’avec la nouvelle console 16 bits en 1988 nommée la « Méga Drive », qui sera proposée en 1989 aux Etats-Unis sous le nom de « Sega Genenis ». Il faudra attendre l’année suivante, en 1990, pour voir apparaitre le succès de SEGA en Europe.
SEGA versus Nintendo
Ainsi, fort de cette expérience significative, SEGA devient l’un des deux fabricants majeurs de consoles de jeu de salon, avec Nintendo. Vous l’aurez compris, la guerre va faire rage entre les deux constructeurs avec cependant un avantage technologique qui sera orienté au crédit de SEGA. En effet, quand Nintendo propose un « Game Boy » composé d’un écran monochrome, SEGA, lui, impose sa « Game Gear » comprenant un écran LCD couleur. Malheureusement son gabarit lui fera perdre la course face à son désormais rival.
D’ailleurs, qui de Mario ou de Sonic l’emportera dans la manche finale ? A vous de voir.
La compétition fera également rage entre SEGA et SONY. Force est de constater que la « Playstation » (One) et plus tard la « Playstation 2 » du second, fera fondre en larme le premier.
Une chute dans les Abysses
Le séisme interviendra au passage du nouveau millénaire, et la « Dreamcast » en paiera directement les frais. Alors que la console de SEGA se vendait à 50,60 voire même 100.000 unités par jour, l’effort n’était pas suffisant pour maintenir l’activité du hardware et pour effacer l’échec de la « Saturn ». La concurrence avec la PS2 était bien trop rude, si bien que le suicide fuit programmé… SEGA allait quitter le secteur, quasiment du jour au lendemain, pour retrouver l’équilibre financier, et ainsi, rassurer les actionnaires.
Le 31 janvier 2001, l’annonce officielle a été transmise : L’épopée du hardware s’arrête pour SEGA. Plus d’un millier de personnes seront licenciées à travers le monde, du sommet à la base. Le dépôt de bilan sera évité, mais à quel prix ? Les employés japonais seront consternés de cette volonté, prise initialement par la branche US. Cette décision soudaine eut un impact considérable envers les distributeurs, où de nombreux jeux étaient encore en préparation.
La Dreamcast pointée du doigt
Celle qui pourtant en paiera les frais n’est autre que la dernière console du constructeur : la « Dreamcast ».
- Premier coup : l’absence de lecteur DVD face à la PS2 qui elle en propose. Rappelons qu’à l’époque, un lecteur de DVD coûtait entre 4.000 et 5.000 francs (nous traduisons pour la jeunesse : entre 600 et 750 euros !). Un prix considérable alors que la PS2 ne valait que 2.990 francs (soit moins de 460 euros). La logique était toute trouvée.
- Second coup : l’absence d’Electronics Art dans la liste des développeurs. En effet, l’acquisition du studio Visual Concepts pour dix millions de dollars a fait que le partenariat entre EA et SEGA n’a jamais pu se faire, au détriment d’un catalogue luxueux qu’aurait pu offrir le premier au second.
- Troisième coup : les exclusivités qu’offrait la Dreamcast ont été proposées dans un laps de temps bien trop court. Le revers de la médaille a été que des périodes trop creuses ont été présentes dans le calendrier des sorties pour SEGA.
- Quatrième coup : bien que la console proposait pour la première fois un accès à internet, et une possibilité de jouer en ligne, le retard français en terme d’ADSL a été abyssal. En effet le gouvernement a freiné l’implantation du haut débit pour préserver le Minitel qui rapportait encore énormément d’argent. Les factures de téléphone ont été salées (oui car l’internet passait par la ligne téléphonique), et les parents affolés ont opté pour revendre la console afin d’en honorer les factures.
- Cinquième et dernier coup pour la console de SEGA : les VGA Box, accessoires qui permettaient de brancher la console sur un écran PC, avaient été fabriqués en masse mais les coûts de stockage étaient trop important, si bien que les jeux optimisés pour la VGA Box, et celles-ci, ont dû être détruits par milliers…
Conclusion
L’accumulation de ces erreurs ont conduit à la fin inexorable que nous connaissons tous. Cependant, la faute doit-elle être exclusivement orientée vers la Dreamcast, qui apportait pourtant son lot de nouveautés ? La fin de cette belle aventure n’a pourtant pas sonné la fin de SEGA en tant qu’entité à part entière, dans la mesure où il demeure encore l’un des principaux éditeurs à ce jour.
1 commentaire
sur cet articleHo ! Cette introduction de "Seeeeega"! ça rappel de bon souvenir 😀
Je pense que j'ai eu toutes les Sega (non portative) et la fin des consoles Sega m'a quand même fait un choc, même si de base je suis quand même plus Nintendo.
Enfin bon on a enfin eu le droit a des Sonic vs Mario 🙂