Il est des œuvres qui ne racontent pas une histoire : elles vous la font ressentir.

"Planet of Lana" appartient à cette famille rare de jeux qui touchent l’âme sans un mot, par la grâce d’un souffle visuel, d’une musique discrète, d’un geste tendre dans un monde en perdition.

Premier-né du studio suédois Wishfully, porté par la partition envoûtante de Takeshi Furukawa, ce jeu d’aventure en défilement horizontal et de style "puzzle game", sorti en 2023, est une ode : à la nature, à la mémoire, à la famille, à l’amitié et à ce que nous risquons de perdre si nous oublions ce que nous sommes.

Un monde qui respire

Là où d’autres crient, Planet of Lana murmure.

Au tout début de l’aventure, nous découvrons un monde somptueux, où chaque rayon de lumière caresse les paysages comme une peinture animée. La nature n’est pas un simple décor : elle est un personnage à part entière.

C’est dans cette douceur première que le jeu nous installe. Une douceur si pure qu’on en devine d’emblée la fragilité.

Une nature foisonnante

Une inquiétude sourde, sans violence apparente

Malheureusement, et très rapidement, sans prévenir, une ombre surgit.

Froide, méthodique, silencieuse. Elle ne frappe pas. Elle emporte. Elle capture. Elle n’a ni colère, ni but évident. Juste une logique, implacable. Une routine oubliée.

Et c’est là toute la force du jeu : il ne cherche jamais à effrayer, mais il installe une angoisse calme, persistante, celle d’un monde dont on sent qu’il se dérègle, qu’il se vide peu à peu de son humanité. Pas à cause d’une guerre. Mais d’un oubli, d’un protocole abandonné, d’un progrès qui a perdu son sens.

Notre personnage, Lana, à l’instar du propre joueur, se retrouve plongée avec violence dans une incompréhension la plus totale face aux événements subis. Des êtres robotiques capturent les habitants, envahissent les terres sans que l’on sache ni d’où ils viennent, ni la raison de leurs actes.

Lana va donc partir à la recherche de sa sœur capturée par ces êtres dotés d’une intelligence artificielle, au travers de décors somptueux. Nous découvrirons en chemin certaines révélations sur la nature même du monde et de cette interaction entre hommes et machines.

Une amitié lumineuse au cœur de l’ombre

Face à cette menace inhumaine, Planet of Lana nous confie un duo bouleversant :

  • Une jeune fille, frêle mais déterminée.
  • Un petit être, vif, doux, espiègle. Une présence qui rassure, qui écoute, qui comprend, qui nous aide à franchir les obstacles.

Leur lien, tout en gestes et en regards, est le véritable langage du jeu. Il dit tout : la peur, la confiance, l’élan, l’entre-aide. À eux deux, ils construisent une danse silencieuse dans un monde qui s’effondre.

C’est à la force de ce duo que l’aventure s’écrira, que les épreuves seront réussies, que les passages se feront.

Un contraste qui dit tout : nature contre machine

Visuellement, Planet of Lana repose sur un contraste fort et magnifique :

  • D’un côté, la nature luxuriante, aux couleurs chaudes et vivantes.
  • De l’autre, des machines sombres, rigides, dépourvues d’âme.

Ce contraste n’est pas qu’esthétique. Il est philosophique. Il nous parle de l’opposition entre la vie organique et la logique froide, entre l’émotion et l’efficacité, entre ce que l’on chérit et ce que l’on programme.

Et ce que le jeu nous raconte à travers ses paysages, c’est peut-être cela :

Quand l’intelligence artificielle oublie pourquoi elle a été créée, elle devient incapable de reconnaître ce qui mérite d’être sauvé.

Un message d’une actualité brûlante

Sans dialogues, Planet of Lana arrive à nous parler d’un monde en déséquilibre. Il évoque notre époque :

  • La nature, belle mais vulnérable.
  • La technologie, brillante mais instable.
  • L’humanité, fragile car incapable de se souvenir des liens qui les unissent.

Le jeu devient alors un miroir poétique, une méditation douce-amère sur notre responsabilité collective. Pas une dénonciation mais plutôt un rappel, discret mais puissant, que la beauté ne se programme pas. Qu’elle se vit, se partage, et se protège.

Une expérience rare, à ressentir plus qu’à jouer

Découvrir l’aventure proposée par Planet of Lana c’est traverser un poème interactif, un conte sensoriel, fait de couleurs, de sons, de mélodies et de regards. C’est un voyage qui touche profondément sans jamais forcer l’émotion, simplement en la laissant surgir là où l’on ne s’y attendait pas.

Ce jeu ne se mesure pas en heures de gameplay (guère plus de 6h nous concernant), ni en points d’expérience. Il se mesure en frissons, en souvenirs de lumière, en images gravées dans la mémoire.

L’aventure ne dit pas tout, il reste certaines parts d’ombre, mais les réponses seront peut être dans une suite prochaine de ces aventures. En effet, Planet of Lana II – Children of the leaf (les enfants de la feuille en français) est prévu pour 2026.

A toute fin utile nous vous rappelons que le jeu est disponible sur PC, Xbox One et Xbox Series.

Un jeu agréable à découvrir, seul ou accompagné, casque sur les oreilles et esprit grand ouvert.

Infos pour la jouer experts !

Genre : Aventure / Puzzle / Plateforme cinématographique, Jeu narratif en 2.5D à défilement horizontal
Plateformes disponibles : PC (Windows), Xbox One, Xbox Series X/S, Disponible dans le Game Pass (PC & Xbox)
Date de sortie: 23 mai 2023
Développeur : Wishfully Studios (studio suédois indépendant)
Éditeur : Thunderful Publishing
Durée de vie: environ 4 à 6 heures pour une première partie, jeu linéaire, sans objectifs secondaires
Langues : Interface : Multilingue, dont français, anglais, allemand, espagnol, japonais, etc., Pas de doublages vocaux (jeu entièrement muet, axé sur l'expression visuelle et sonore)
Musique Takeshi Furukawa (Compositeur de The Last Guardian)
Gameplay : Jeu solo uniquement, ,ombinaison de plateformes, énigmes environnementales, infiltration, mécanique de coopération entre Lana et Mui, son compagnon animal

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