Au commencement, il y a eu « Game Freak »
Avant de voyager à travers les chiffres les plus fous de la série, revenons quelques instants sur le studio à l’origine de cette fabuleuse légende.
« Game Freak » est au commencement un simple studio de développement japonais, d’une structure relativement restreinte. Il est en réalité l’évolution en 1989 d’un magazine papier du même nom imaginé en 1981 par Satoshi Tajiri et son ami Ken Sugimori.
Tajiri, déçu de la qualité jugée médiocre des jeux-vidéo de l’époque, a insisté pour que la formule soit simple dès 1989 : Créer des jeux-vidéo à la hauteur de leurs attentes.
L’idée ainsi lancée, le premier-né pointera le bout de son nez dans la foulée, alors qu’il fut démarré deux années auparavant, soit en 1987. Le jeu d’action et de réflexion, développé pour la Famicom (comprenez la Nes en occident), fut réalisé par seulement cinq personnes, et fut baptisé « Quinty ». Ne cherchez pas dans vos vieux cartons poussiéreux, ce jeu n’a malheureusement pas été commercialisé en Europe.
L’intérêt d’un jeu-vidéo, proposant la possibilité de rencontrer des petits monstres loin d’être effrayants, arrive l’année suivante en 1990. Ce nouveau projet, baptisé « Capsule Monsters » n’arrive pas véritablement à emballer les têtes pensantes de chez Nintendo. L’intérêt viendra cependant du côté de deux grands concepteurs de la firme japonaise, un certain Miyamoto et Ishihara.
« Capsule Monsters » vous l’aurez compris, est un prélude à ce que sera « Pokémon ». Le joueur va devoir capturer d’étranges monstres à l’aide de capsules, et devra même affronter les autres dresseurs. Il faudra bien évidemment faire évoluer ces petites bêtes capturées pour les rendre plus fortes.
Cependant, les droits n’ont pu être acquis pour conserver le nom de « Capsule Monsters ». C’est ainsi qu’il est devenu « Pocket Monsters », abrégé en… « Pokémon » !
En 1996, sort pour la première fois au Japon « Pokémon » dans ses versions Rouge et Verte (cette dernière étant exclusive au Japon), ouvrant ainsi les portes du succès à « Game Freak ». On notera également l’apparition d’une version Bleue limitée.
Préparez-vous à en avoir le tournis ! Selon Famitsu, le nombre total d’exemplaires vendus au Japon du premier « Pokémon » s’élèverait à 7.783.101 exemplaires ! Il dépasserait ainsi un certain Super Mario Bros. (6,8 millions).
Un équilibre difficile des « types »
Comme vous le savez, l’intérêt qui a également fait la notoriété de la série « Pokémon », est le fait de devoir combiner les forces et faiblesses de nos monstres au regard sympathique. C’est ainsi que nous n’allons pas combattre un Carapuce avec un Salamèche ! L’eau étant l’élément vainqueur sur le feu, il va falloir mettre en avant un « Pokémon » qui aurait l’avantage sur le type eau.
La formule très simple est donc la suivante : L’eau est supérieure au feu, qui est supérieur au type plante qui lui est supérieur à l’eau et ainsi de suite.
Cependant, « Game Freak » a dû jouer de subtilité pour réussir toutes les formules gagnantes. Le type « Psy », lui, a posé… quelques soucis. En effet, cet élément n’est faible qu’envers les capacités « insectes » qui n’étaient pas réellement exploitées dans les premières versions de la licence « Pokémon ». Il a fallu attendre la seconde génération, pour contrecarrer la suprématie de la capacité « Psy » avant l’apparition du type « Ténèbres ». Certaines attaques ont été remodelées et certaines immunités retirées. Les capacités « Acier » et « Fée » sont venues compléter le tableau lors des générations suivantes.
Aujourd’hui, ou du moins à l’heure où cet article est rédigé, nous dénombrons 18 capacités (ou types) différent(e)s ! Imaginez alors le nombre d’interactions possibles, les stratégies à mettre en œuvre selon le (ou les) type(s) que possède(nt) le « Pokémon » adverse !
Qui a dit que les jeux-vidéo et la réflexion fussent des oxymores ?
Une difficile adaptation
Les regards européens, américains et japonais ne sont jamais les mêmes sur des informations similaires. Si l’ambiance amicale, voire enfantine des montres, attire énormément les asiatiques, il n’en est pas tout à fait la même chose du côté européen et américain.
Pour les occidentaux, la représentation d’un monstre se doit d’être à l’opposé d’un univers amical, et l’ambiance doit être tournée vers l’action plus qu’à la réflexion.
C’est pour cela que l’idée de remodeler les « Pokémon » a été proposée au jeune studio japonais. Heureusement (dirait-on aujourd’hui), « Game Freak » a rejeté catégoriquement l’idée, ne souhaitant aucunement trahir l’esprit directeur qui a été donné à la série « Pokémon ».
Des nouveaux monstres attachants dans chaque nouvelle version
Il est loin le temps où nous dénombrons 151 « Pokémon ». Chaque nouvelle version apportant ses nouveaux arrivants, aujourd’hui nous atteignons le chiffre de 802 espèces différentes.
Puisque nous sommes fans (ou fous, c’est à vous de voir), nous allons étudier les nouveaux venus au fil des générations :
- Apparus dans les versions rouge et bleue et se déroulant à Kanto, la première introduit les 151 premiers Pokémon dont quatre légendaires et un fabuleux,
- Apparus dans les versions or et argent et se déroulant à Johto, la seconde introduit 100 espèces dont cinq légendaires et un fabuleux,
- Apparus dans les versions rubis et saphir et se déroulant à Hoenn, la troisième introduit 135 espèces dont huit légendaires et deux fabuleux,
- Apparus dans les versions diamant et perle et se déroulant à Sinnoh, la quatrième introduit 107 espèces dont neuf légendaires et cinq fabuleux,
- Apparus dans les versions noire et blanche et se déroulant à Unys, la cinquième introduit 156 espèces dont neuf légendaires et quatre fabuleux,
- Apparus dans les versions X et Y et se déroulant à Kalos, la sixième introduit 72 espèces dont trois légendaires et trois fabuleux,
- Enfin, apparus dans les versions Soleil et Lune et se déroulant à Alola, la septième introduit 81 espèces dont trois légendaires, deux fabuleux et sept Ultra-Chimères.
Pour tous les goûts
« Pokémon » c’est avant tout des types de jeux différents. Cela peut aller de la version classique en parcourant les chemins (ou plutôt les herbes hautes) pour capturer de nouveaux monstres sympathiques en les faisant évoluer, ou bien en continuant l’aventure sur les speen-of tels « Pokémon Donjon Mystère » voire même en devenant le vainqueur de l’arène tel « Pokémon Stadium », il y en aura pour tous les goûts et toutes les couleurs.
Une déclinaison sous toutes ses formes
La rapide ascension de « Pocket Monsters » donne des idées de grandeurs à Tsunekazu Ishihara, producteur chez Nintendo. Séduit par le concept et par cette idée de collection des petits monstres affectueux, il en imagine la déclinaison en jeu de cartes. On ne s’en rend pas réellement compte de nos jours, tant cette idée pourrait être évidente, mais à l’époque, le concept est innovant, pour ne pas dire révolutionnaire.
Quand la licence débarque en Occident dans les années 1998, on compte déjà des mangas, un animé et un jeu de cartes.
Une combinaison optimale
La parution de tous les éléments dérivés du jeu-vidéo « Pokémon » n’a pas été réalisée à la légère. Tant et si bien, le jeu de carte à collectionner va nous transmettre les notions d’évolutions de nos chers petits monstres, mais va également nous révéler leurs capacités de résistances ou au contraire leurs faiblesses. Il en sera de même pour le très célèbre animé, qui aura la capacité de mettre en avant certains « Pokémon » à l’instar de Pikachu, où les enfants n’auront qu’une hâte : l’attraper dans le jeu-vidéo ! Sasha, qui jouera le rôle du dresseur le plus amnésique qui soit, n’aura de cesse de répéter les formules gagnantes sur tel et tel type. Vous l’aurez bien évidemment compris, cette stratégie est désirée par les concepteurs. Cela va permettra aux spectateurs de toujours se souvenir quel type de « Pokémon » ils devront utiliser dans le jeu-vidéo quand ils seront face à un dresseur utilisant telle affinité. Les générations de joueurs se succédant, la formule sera donc transmise avec brio, sans avoir nécessairement besoin d’aller fouiller dans les tous premiers épisodes de la série, pour en comprendre ses subtilités.
Jeu de cartes à collectionner, animés, mangas et jeux-vidéo, il y en a donc pour tous les goûts et pour toutes les générations. Le passionné pourra même pratiquer le combo parfait pour être à l’affût de toutes les stratégies à mettre en œuvre dans la version jeu-vidéo, et n’espérer pourquoi pas devenir le meilleur dresseur de tous les temps (un jour je serai le meilleur dresseur, je me battrai sans répit. Je ferai tout pour être vainqueur. Et gagner les défis).
Pour l’avenir
Depuis 20 ans, « Pokémon » a réussi de ce doux challenge de s’adapter à la demande des joueurs, sans délaisser les fans de la première heure. Ainsi, avec ses types différents et ses versions différentes toujours autant demandées, l’engouement vers cette licence ne s’est jamais tari. La question que nous sommes en droit de nous poser est la suivante : « Comment la série va-t-elle évoluer dans les prochaines années, pour faire perdurer cette suprématie ? »
Une piste de réflexion peut être trouvée dans la ferveur engendrée cet été sur l’événement « Pokémon Go ». Développé par le studio Niantic sur iOS et Android, ce free-to-play utilisant la géolocalisation de son utilisateur, permettait de partir à la chasse aux « Pokémon » au coin de la rue, en réalité augmentée. On y retrouve tous les codes qui ont fait le succès de la licence : captures, échanges, combats contre d’autres dresseurs et même la possibilité de s’affronter dans une arène. Le succès a été fulgurant mais relativement éphémère. De nouvelles mises à jour continuent d’affluer, permettant à l’accro de cette version de continuer à arpenter les chemins, à la recherche de toujours plus de plaisir.
A l’heure où « Pokémon Soleil » et « Pokémon Lune » sont exposés dans les rayons, il faut noter les changements apportés par ces nouvelles versions. Au revoir les anciens badges d’arène (et les arènes en elles-mêmes) et bonjour aux épreuves. En effet, pour évoluer dans l’aventure, le joueur devra accomplir des épreuves : tantôt aller récupérer un objet dans un coin reculé de la carte, tantôt effectuer quelques combats par ci par là… un RPG classique en somme.
L’élevage des « Pokémon » va être le centre de toutes les attentions. En plus de les faire progresser, il va falloir veiller à leur bien-être afin qu’ils puissent faire valoir leur plein potentiel. Telle une maman dévouée, il faudra désormais les nourrir à l’aide de « Pokéfèves » à cultiver soi-même.
Nouveau concept qui fera son apparition est celui de « Poké Loisir ». Plusieurs îlots seront parsemés çà et là de la carte et pourront être découverts en réussissant un nombre donné d’objectifs. Qu’ils soient utiles pour cultiver une denrée commune voire rare, ou bien pour tout simplement faner avec nos « Pokémon » les rendant plus joyeux, de nouvelles possibilités sont donc offertes.
Enfin, l’évolution de nos monstres joyeux va quelque peu changer. Désormais ils ne gagneront plus un niveau par palier franchit, mais des œufs seront créés plus rapidement permettant une éclosion plus rapide avec moins d’effort.
Vous l’aurez remarqué, « Game Freak » cherche toujours des innovations pour ne pas rester sur un succès acquis, et qui aurait tendance à lasser les joueurs au fil des années. Une mainmise sur le secteur depuis 20 ans, et tout ce que l’on peut souhaiter est que cela dure encore bien 20 ans de plus…
Image de couverture : Sa-Dui
La chronologie des « Pokémon » sur consoles portables
Difficile de se repérer au travers de toutes les sorties effectuées sur la série « Pokémon ». Nous vous proposons ci-après, une petite TimeLine permettant de suivre le fil des événements de façon chronologique, en se concentrant sur les parutions effectuées sur console portable de Nintendo exclusivement.
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Pokémon Vert Rouge Bleu
Sortie au Japon le 27 février 1996, aux États-Unis et Canada le 30 septembre 1998 et en Europe le 10 mai 1999. -
Pokémon Jaune : Édition spéciale Pikachu
Sortie au Japon le 12 septembre 1998, aux États-Unis et Canada le 19 octobre 1999 et en Europe le 16 juin 2000. -
Pokémon Or et Argent
Sortie au Japon le 21 novembre 1999, aux États-Unis et Canada le 14 octobre 2000 et en Europe le 6 avril 2001. -
Pokémon Cristal
Sortie au Japon le 14 décembre 2000, aux États-Unis et Canada le 29 juillet 2001 et en Europe le 02 novembre 2001. -
Pokémon Rubis et Saphir
Sortie au Japon le 21 novembre 2002, aux États-Unis et Canada le 17 mars 2003 et en Europe le 25 juillet 2003. -
Pokémon Rouge Feu et Vert Feuille
Sortie au Japon le 29 janvier 2004, aux États-Unis et Canada le 07 septembre 2004 et en Europe le 1er octobre 2004. -
Pokémon Émeraude
Sortie au Japon 16 septembre 2004, aux États-Unis et Canada le 30 avril 2005 et en Europe le 21 octobre 2005. -
Pokémon Diamant et Perle
Sortie au Japon le 22 septembre 2006, aux États-Unis et Canada le 28 avril 2007 et en Europe le 27 juillet 2007. -
Pokémon Platine
Sortie au Japon le 13 septembre 2008, aux États-Unis et Canada le 22 mars 2009 et en Europe le 22 mai 2009. -
Pokémon Or HeartGold et Argent SoulSilver
Sortie au Japon 12 septembre 2009, aux États-Unis et Canada le 14 mars 2010 et en Europe le 26 mars 2010. -
Pokémon Noir et Blanc
Sortie au Japon 18 septembre 2010, en Europe 4 mars 2011 et aux États-Unis et Canada le 06 mars 2011. -
Pokémon Noir 2 et Blanc 2
Sortie au Japon 23 juin 2012, aux États-Unis et Canada le 07 octobre 2012 et en Europe 12 octobre 2012. -
Pokémon X et Y
Sortie internationale le 12 octobre 2013. -
Pokémon Rubis Oméga et Saphir Alpha
Sortie au Japon le 21 novembre 2014, aux États-Unis et Canada le 21 novembre 2014 et en Europe le 28 novembre 2014. -
Pokémon Soleil et Lune
Sortie internationale le 23 novembre 2016